Encore peu répandu il y a une 50aine d’années, ce cépage est aujourd’hui l’un des plus représentés d’Europe, voir du monde : La Syrah. Réputée pour ses arômes de violettes, reconnaissables entre mille, ce cépage est désormais un incontournable. Mais le connaissez-vous vraiment ? Dans cet article, découvrez tout ce que vous ignoriez sur la Syrah.

D’où vient la Syrah ?

On lui attribue souvent des origines italiennes (Syracuse) ou perses à cause de la ville de Chiraz en Iran mais la Syrah est bel et bien Française ! En effet, les premières traces du cépage apparaissent dans la région de l’Ardèche et de la Savoie. Lorsque l’on interroge son ADN, elle apparait comme étant la fille naturelle de deux cépages locaux et aujourd’hui peu répandus : la Mondeuse Blanche et le Dureza.

La Mondeuse blanche, originaire de Savoie est un ancien cépage blanc. On trouve aujourd’hui à peine 5ha de vignobles de cette variété. La Mondeuse donne des vins avec une bonne acidité et des potentiels de conservation allant jusqu’à une trentaine d’années.

Le Dureza, quant à lui, vient de l’Ardèche. Descendant du Pinot Noir, cette variété de raisin noir est essentiellement réputée pour sa paternité de la Syrah. En effet, il est surtout connu pour donner des vins très colorés mais ordinaires. Par ailleurs, en 1970, 11 hectares de ce cépage étaient décomptés. En 1988, 18 ans après, il n’en demeurait plus qu’un. Cependant, l’engouement constant autour de la Syrah semble progressivement lui redonner de l’intérêt.

C’est donc de ce mariage qu’est apparue la Syrah. D’abord en Côte du Rhône Septentrionale, puis de manière plus étendue à l’ensemble de la Vallée du Rhône, de la Provence et du Languedoc, avant de partir à l’assaut du marché viticole international. 

La Syrah, une star du vin à l’internationale

Partie modestement de son berceau septentrional, la Syrah est aujourd’hui l’un des cépages les plus répandus en Europe et mondialement (4% du vignoble mondial). La variété a enregistré la plus forte croissance en 10 ans, soit une augmentation des volumes de 80% !

En Europe, la Syrah est le 4eme cépage rouge le plus représenté en hectares plantés. Vous pourrez en déguster en Espagne, où sa croissance est fulgurante, au Portugal, en Italie, en Grèce et même en Suisse !

Au niveau mondial, déjà en 1650, l’Afrique du Sud était l’un des 1ers pays du nouveau monde à l’importer sur ces terres. Aujourd’hui, le cépage représente près de 10% de la surface de son vignoble. Cépage fragile, craignant les vagues de sècheresse mais appréciant la chaleur, la Syrah est présente dans beaucoup de pays de l’hémisphère Sud : Chili, Argentine, Nouvelle-Zélande...  Mais surtout en Australie, où le cépage connait un succès retentissant et durable. Importée sur l’île, dans les années 1830, la variété devient « le Shiraz » et 3 décennies plus tard est le cépage le plus présent dans le vignoble australien.

Par ailleurs, la Syrah est également présente en Californie. Le pays offrant un climat méditerranéen proche du nôtre, la variété peut s’y épanouir. 

Mais comment expliquer l’engouement autour de ce cépage ? Des vins séduisants qui s’adaptent très bien aux chaleurs des pays viticoles du Nouveau Monde.

L’histoire de la Syrah à Valcombe

Situé au cœur du Languedoc, à Générac dans le Gard, le Château de Valcombe avait, jusque dans les années 50, recours à des cépages au rendement important mais avec une qualité moindre, tels que l’Aramon ou le Carignan. L’époque était plus à la quantité qu’à la qualité.

Cependant, en 1955, Charles Ricome, grand-père des gérants actuels, prend les paris sur la Syrah. Il décide de planter les premiers ceps de la région Nîmoise au domaine. Le pari est risqué ! En effet, la Syrah est un cépage difficile à cultiver. A maturité tardive et à faible rendement, cette variété s’avère sensible aux maladies et parasites. Par ailleurs, peu fertile, son cep est fragile et les vignerons sont parfois obligés de les attacher à des piquets afin d’éviter que le mistral ne brise leurs rameaux. Cependant, la Syrah offre d’autres promesses à ses vignerons ; Celles de jolis vins de qualité, au caractère épicé et belles notes florales de violettes.

 Et Charles Ricome ne se trompait pas en misant sur ce cépage encore peu répandu à l’époque. Aujourd’hui, comme nous l’évoquions, la Syrah connait un grand succès au sein de l’AOC Costières de Nîmes mais également au-delà. La vitesse de son développement est difficilement comparable à celui d’autres cépages. En 50 ans, sa culture en France est passée de 1 600 hectares à plus de 70 000 de nos jours (chiffres 2005).

Reconnaitre et déguster un vin de Syrah 

Il est facile de reconnaitre un vin rouge issu de Syrah. Ces derniers présentent en effet une belle robe pourpre, sombre et intense. Elle peut évoluer avec le vieillissement du vin mais restera toujours dans ces nuances. Par ailleurs, vous pourrez noter des touches violettes sur le contour de votre verre.

La Syrah compte 3 types d'arômes :

  • Ceux d’épices, notamment de poivre et réglisse,
  • Ceux de fruits rouge ou noirs, murs, voire confits : cassis, myrtille, framboise, mûre,
  • Des arômes floraux, particulièrement ceux de violette au nez.

Avec le vieillissement, la Syrah pourra également offrir des notes de cuir, truffe ou encore menthol. Bien sûr, la région, le sol et le climat de culture joueront sur les arômes et saveurs du vin.

Par ailleurs, les vins à base de Syrah offrent une puissance aromatique caractéristique et une belle longueur en bouche. Cela s’explique par la présence de tanins soyeux et d’une acidité faible. Les vins sont structurés, délicats, voire parfois charpentés. A noter que leur structure tannique s’arrondit avec le temps, conférant à ces vins un potentiel de garde intéressant. 

Il est important de souligner que la Syrah est également utilisée pour produire des vins rosés. Ces derniers sont souvent colorés et fruité.

Quels accords met-vin pour ce cépage ?

Eh bien, ça dépend ! En effet, tout dépendra de si nous parlons d’un vin rouge travaillé sur le fruit, ou bien d’un vin de garde ou passé en fut, plus aromatique et puissant.

Pour un vin fruité ou jeune, privilégiez-le sur des grillades ou pourquoi pas une viande blanche. Pour un vin de garde ou vieilli en fut, les notes de cuir et d’épices se marieront très bien avec un agneau rôti, un magret de canard ou encore un plat de gibier, à l’image de notre Garance qui s’accorde parfaitement avec du chevreuil.

Coté Rosé, on mise sur la fraicheur avec de jolis accords sur des crustacés et agrumes ou des poissons blancs.